mercredi 23 juillet 2014

Chien de feu

Le rêve bizarre que j'ai fait il y a quelque jour.
Je suis sur la grande route en face de l'Auberge de Compesière. Ma maman vient de s'en aller. Il fait nuit et je suis entrain de jouer avec des chiens errants. Une femme SDF est là, à 40m devant moi. Elle a fait un feu et je sens d'ici une sorte d’ambiance chaleureuse qui se dégage de ce spectacle. Elle boit du thé. À un moment, un chien pète son câble et prend un bâton qui était dans le feu. En jouant, il colle accidentellement la partie enflammée sur le dos d'un autre chien. Une partie du bâton se casse, s'incruste dans le dos du chien et continue de brûler. Le chien jappe, hurle et se roule par terre. Il vient vers moi en courant et semble visiblement chercher de l'aide. Je lui vide une bouteille de thé au lait sur le dos, éteignant la flamme mais pas la braise. Il s'en va avant que je termine. Il se met à courir et le courant d'air ranime le feu. Cette fois, je le rattrape et m'agenouille devant lui. Je lui explique qu'il doit attendre que j'aie fini. Je réussis à éteindre le feu complètement et comme pour me remercier, le chien me saute au visage et me fait des bisous dans le cou.

Førde - Trondheim

Ma chambre au Førdemotell (fallait la montrer, car resté 5 jour).
Avec un spécimen d'Homo Sapiens Gigantibus intrigué.

Dimanche 20 juillet 2014 Førde - Ålesund 206,5km († 43km, Roumain 123km, bus 39km, mes pieds 1,5km)
Je prépare les derniers trucs et je "Drop the key" dans la p'tite boîte. Ça y'est, je suis en route. Je marche 2km en mangeant mon petit déjeuner, une poire. Je trouve enfin le bon "spot" pour poser le sac et lever le pouce.
15 minutes plus tard, je suis dans la voiture (†) d'un père de famille, avec sa maman et sa fille. Sur les 40km que nous faisons, il ne fait que de parler de sa foi en Dieu. Je ne répond plus à partir du moment où il dit que les homosexuels sont LA cause des problème actuels sur terre. Ma soeur étant elle même une "goudou" selon ses propres termes, j'ai pas trop apprécié. À part cela et sa vision très carrées du Bien vs. Mal, c'est un type super sympa. Il me pose à une station service dans son bled. Je marche 1km pour trouver un meilleur spot, à l'ombre, le long de la route E39 que je suis depuis Kristiansand.
45 minutes plus tard, "POUËT !" Je n'ai pas vu la voiture s'arrêter dans mon dos, un Roumain et toute la p'tite famille (sa femme et ses deux frères). Ils me poussent sur plus de 120km. Le gars me parle de sa situation, qu'il a essayé de trouver du travail en Suisse sans succès (la réputation des "Roms" déteint sur celle des Roumains). Du coup il en a trouvé en Norvège. Il bosse comme homme à tout faire dans les fermes, entre Ålesund (prononcer "olezound") et Bergen. Il roule 3000km/mois pour aller d'une ferme à une autre, il bosse très dur mais gagne bien. Sa femme aussi travaille. À eux deux, cela fait un salaire d'environ CHF 9'000.- . Il roule dans une Audi achetée à crédit et pense pouvoir s'acheter une maison d'ici une vingtaine d'années (il a 29 ans). Il me pose à un arrêt de bus, pile au moment où celui-ci arrive.
Je décide de le prendre car la fin d'après-midi avance et qu'il me reste quelque 40km à parcourir.
Je me ballade au centre d'Ålesund, plus petite et beaucoup mieux préservée que Bergen, donc assez jolie. Cette ville ressemble à une sorte de minuscule "Venise du Nord". Il n'y a qu'un seul canal qui la traverse, mais il est bien exploité pour son attrait touristique. On peut louer vélos, bateau et kayaks à proximité. Il y aussi un point de vue accessible grâce à un escalier de 418 marches.


Mon genou étant encore sous anti-inflammatoires, j'ai préféré faire une petite marche sur les pavés du port.





Me voilà au camping de Volsdalen. J'y rencontre un side-cariste Lyonnais qui va lui-aussi au Cap-Nord. Il a mis seulement 2 semaines pour faire Lyon - Ålesund, +4'000km, le tout en side-car, il vient de prendre 1er ferry aujourd'hui !

Lundi 21 juillet 2014 Ålesund - Kristiansund 171km (roux dégarni 7km, camionneur Slovaque 111km, 2è† 6km, les deux jeunes 16km, le "local" 26km, couple des UK's 30km, mes pieds 6km)
Réveil à 6h45, avec en tête un rêve tellement bizarre en tête.
Un rêve étrange pour une belle journée. Je commence par marcher depuis le camping vers l'entrée de la route E39. Je pose le sac, lève le pouce et 5 minutes tard je suis dans la voiture d'un roux dégarni, qui me pose pas très loin, mais sur un très bon spot. Je n'y suis que pour 3 minutes, montre en main.
Un camion s'arrête. C'est un Slovaque peut bavard qui va à Molde. Je prévoyais au départ de passer par la route des Trolls. Mais l'ayant déjà vue l'an passé et ayant trouvé un véhicule allant directement à une étape importante, je continue avec lui. À Molde, je marche un peu pour trouver un autre spot.
Là, je monte dans la voiture d'un 2è père de famille ultra-croyant (2è†) au bout de 15 minutes. Après une distance ridicule, il me pose sur un spot ombragé et me dit au revoir en m'envoyant sa bénédiction complète (tout un speech yeux fermés la main sur l'épaule) puis me prend dans ses bras et me serre si fort que je manque d'étouffer.
Me voilà une demi-heure plus tard, dans la voiture de deux jeunes gens, une fille ressemblant à ma soeur et un asiatique. Je fais 16km, mais de beaux kilomètres, on passe un petit col dont la vue est selon eux, le paysage ultra-typique Norvégien (appareil photo dans mon sac dans le coffre...).
Mon chauffeur suivant est un "local", il est né et vit ici depuis toujours. Il parle un anglais approximatif et me commente les paysages comme dans un car de touriste. Super sympa, il me pousse 10km plus loin que là où il habite. La Route de l'Atlantique: Atlanterhavsveien.




Pont célèbre car selon le point de vue, il ne va nulle part.
À droite, on voit John-La-Mouette.


Je la parcours à pied en un peu plus d'une heure, pendu à mon appareil photo.
J'autostope une dernière fois et tombe sur un couple venant d'Angleterre en camping-car. Je passe dans mon premier tunnel sous marin, c'est bizarre car ça descend raide avant de remonter et on sent la pression de l'air, bien plus fortement que le changement d'altitude en montagne (oreilles bouchées). Ils m'amènent jusqu'au camping de Kristiansund, où eux même s'arrêtent.

Mardi 22 juillet 2014 Kristiansund - Trondheim 237,5km (Islandais 10km, barbachapeau 24km, MamaT 9km, Andy & Corinna 193km)
Je me lève à 7h et pars à 9h. Je marche un peu et pose mon sac. Pas le temps de finir de me crémer (soleil pique un peu ces temps) qu'une voiture s'arrête. Je cours en continuant de ma tartiner la nuque. C'est un Islandais, je comprends rien à ce qu'il dit, mais il me pose au spot où j'ai attendu le plus longtemps depuis le début de l'autostop en Norvège: 40 minutes.
Et là, c'est un camion benne qui me prend. Je jette mon sac dans la benne puis monte en cabine. C'est le BORDEL ça pue le poisson, je suis assis sur un siège légèrement humide (de quoi?). Le gars porte un grand chapeau de paille, de petites lunettes rondes et une grosse barbe broussailleuse. Il m'explique qu'il transporte du béton car sa compagnie est entrain de construire des stations de recharge pour les voitures électriques le long des axes importants en Norvège. Cela semble être un projet un peu chaotique car elles ne sont pas encore légion, mais si le réseau est prêt bientôt, les utilisateurs achèteront les véhicules sans hésiter vu l'économie qu'on peut faire. Je passe sur un pont flottant, car le fjord est si profond à cette endroit qu'on ne pouvait pas mettre de pilier.
Mon spot suivant n'étant pas terrible, je marche jusqu'à une intersection et pose mon sac. 1 minute plus tard, je suis dans la voiture d'une dame qui accompagne (son fils?) trisomique à l'enterrement de son papa. Je passe donc 15 minutes dans une voiture à l’ambiance réellement joyeuse, car celui-ci ne semble pas être touché par la situation et se marre tout le temps. Ils me posent au ferry, où je prospecte dans la file de voiture à la recherche de quelqu'un allant à Trondheim.
"Là!"          ...un combi VW, une plaque autrichienne, c'est un couple avec un chien. Je tente!
Me voilà caché dans le coffre pour ne pas payer le ferry. Il y fait très chaud, mais c'est très rigolo. Andy & Corinna viennent de se marier une semaine plus tôt au Danemark.


Un peu pour les remercier et un peu parce que je les apprécie bien, je leur offre des tas de cookies au chocolat qu'on partage en route.
Arrivés à Trondheim, on se sépare pendant 2h (je laisse mon sac dans le combi). Eux cherchent un vétérinaire pendant que je me ballade en ville.


John-La-Mouette un brin farceur...

Spécimen très joyeux de soûlarde en train de se baigner dans la fontaine. Sur la gauche, groupe de boneheads se saoulant la tronche.



Ils ont vraiment le sens de l'accueil ici...

Cathédrale de Nidarosdomen

La Taverne de la République a trouvé sa place ici.






Quelque parcs, recoins à "pauvres bougres" et une cathédrale plus tard, je trouve l'ASCENCEUR À VÉLO qui fera l'objet d'un article ultérieur.


Les Autrichiens me font le cadeau de me pousser 18km dans la direction opposée à celle qu'il vont prendre. Je les en remercie infiniment. Je leur ai donné un médicament pour le chien qui avait un petit bobo.
Au moment de se quitter je me suis senti triste pour la première fois de mon voyage, j'ai eu un tellement bon feeling avec eux.

Le coucher de soleil avec quelques nuances de mélancolie céleste.

J'ai donc parcouru 613,5km en 3 jours, fait PLEIN de rencontres que je n'aurais pas eu en vélo.



On avance tellement plus vite en autostop, mais on a le temps de profiter des gens et des paysages, encore mieux que le vélo (oui, j'ai honte) !
La ligne verte qui part vers le Nord depuis Trondheim, c'est le train que je prends ce soir 23h40 pour Bodø (oui c'est de la triche!).

Philosophie du genou: c'était un mal pour un grand bien.

samedi 19 juillet 2014

De Førde à la Liberté

Remarquez que j'écris au présent pour vous impliquer dans le récit. Pour le reste (ton, syntaxe etc.) ça sort comme ça, peut-être parfois un peu morose? Mais en tout cas, je suis en pleine forme et de bonne humeur, j'ai hâte de bouger mon p'tit cul et de le rafraichir dans un torrent du Grand Nord. Drelin! Drelin! Drelin! (Oui ce sont des clochettes, non pas celles des rennes du Père Noël.)

Jeudi 17 juillet 2014 Førde
Je voulais me lever tôt, raté. Il est 12h43. Je glande un moment sur l'ordi avant d'aller à la poste pour savoir le prix d'envoi d'un vélo et d'un sac. Retour et re-glande sur internet. En fin d'après-midi, j'appelle "Per" pour lui demander le prix d'envoi via Bring. Je n'arrive pas à retenir le "Euh!" d'exclamation, l'autre comprend tout de suite, je le remercie, salue et raccroche (c'était tellement cher). Je regarde les infos de la RTS, le monde va toujours aussi mal, youpi. Repackage du sac, tri infini, j'enlève encore 1-2kg de matos. Vais me coucher à "pas d'heure", ce foutu Internet m'y oblige.

Vendredi 18 juillet 2014 Førde
Aujourd'hui je me lève sans problème. Je surf un moment sur un site de "MUL" avant d'enlever 2-3 dernières bricoles inutiles de mon sac.

[Interlude concernant la Marche Ultra Légère (MUL): j'ai utilisé ce procédé pour alléger mon sac lors de treks en montagne (1000m à 3000m). Cela consiste simplement à trier ce qui est utile ou pas, puis parfois acheter du matériel plus léger.

"Randonner léger n'est pas un but, c'est un moyen

Un moyen de randonner :
  • confortablement, sans ressentir le besoin de poser le sac ;
  • avec moins de fatigue : marcher du matin au soir avec plaisir ;
  • en choisissant son rythme de marche : flâner ou courir redeviennent possibles même avec le sac au dos ;
  • avec une liberté de mouvement : certains passages délicats deviennent franchissables ;
  • plus proche de la nature en composant avec elle au lieu de chercher à s'en isoler dans des “tentes-bunker” inutilement lourdes ;
  • en disant non à la société de l'hyper-consommation, en montrant qu'on peut faire beaucoup avec très peu ;
  • de voyager discrètement, sans afficher ces énormes sacs dans les pays visités ;
  • avec une plus grande autonomie : réduire le poids de l'équipement de base permet d'emporter davantage de nourriture, pour marcher plus longtemps et avec moins de contraites ;
  • en emportant des équipements annexes: parapente, raft ultraléger, équipement d'alpinisme, etc… pour combiner les activités ;
  • etc."
Ainsi en Valais, je marchais avec un sac de 12kg, y compris nourriture pour 3 jours et 3l d'eau. Ici c'est un petit peu différent car j'ai mon ordinateur et j'en ai besoin pour travailler. Mais je gagne quand même quelques kilos grâce à ça. Certains marcheurs font la traversée de l'Islande à pieds avec un sac de 5kg nourriture comprise, comme quoi la chasse au gramme peu être source de confort sans renier la sécurité...]

Après cela, je pose mon vélo et bagages à la poste et me mets en quête d'un carton de transport pour vélo. Une heure et demie, 5 magasins et 7km plus tard, je reviens avec le sésame aux dimension intéressantes (136x70x19cm les gens me regardent bizarrement avec ce machin sur le dos). Me voilà obligé de démonter mon vélo du guidon à la roue arrière comprise. Ceci fini, la poste ferme. J'y laisse donc vélo et bagages.
Ce soir, je décide de m'offrir un repas: une Pizza Kebab! Dimensions COLOSSALES de 50cm de diamètre. Je mange le tout devant les vidéos passionnantes de Koreusity. Je ne me couche pas trop tard (en fait si mais on fera comme si).

Samedi 19 juillet 2014 Førde
Derniers ajustements du sac à dos et de son contenu. Go to the Post Office, ici Posten. Là, inventaire des pièces du vélo démonté pour l'administratif complexe des colis. Idem pour le sac des bagages. Vérification des adresses, signatures, payement etc. Le tout en une heure.
Cela me coûte un total de NOK 1'200.- (CHF 198.-50).
Bring m'aurait "volé" NOK 3'000 (CHF 500.-) rien que pour le vélo, sans emballage. Merci le bon plan de papy Førdemotell...

Dernier au-revoir à mon fidèle destrier, le J F Peter Pan (Oui, il a un nom).

Comme je le disais dans la journée du Dimanche 13 juillet il faut que je fasse attention à mon alimentation. j'en profite donc pour faire les courses en fonction des conseils du site de MUL. Je me réjouis de manger tout ça. Demain, réveil à 6h.

À bientôt pour de nouvelles aventures.

mercredi 16 juillet 2014

Aïe !!!

Comme je le dis dans l'article précédent, la journée du lundi 14 juillet se finit avec une difficulté pour pédaler.

Mardi 15 juillet 2014 Førde - Hove 21,70km 1h20 de vélo, retour à Førde en bus
Au réveil, tout va bien. Je suis heureux de constater que mon choix d'emplacement pour la tente a été judicieux. Elle est au sec, contrairement à celle de mon voisin, qu'il jette rageusement dans sa voiture sans la replier. Comme d'hab', petit déj' etc.
Dans la cuisine du camping, je viens de vérifier une dernière fois ma route. Une jolie fille entre et pose sa carte sur la table au moment où je sors. Un vélo équipé voyage est appuyé sur le mur. Je m'en retourne donc à l'intérieur et demande: "Is this bicycle yours?" S'en suit une discussion d'environ une heure sur les endroits visité, un peu de philosophie etc. Je ne me souviens pas de son prénom ¬¬ , mais elle vient de Hollande. Elle suit la route inverse de la mienne, elle a commencé à rouler au Cap Nord et descend vers Bergen. Je lui indique donc la route que j'ai suivie depuis Bergen (elle ne connaissait pas la North Cycle Road), un camping sympa... . Je réussis enfin à décoller du camping avec un peu moins d'une heure de retard sur mon planning mais après une belle rencontre et le sourire aux lèvres. Mon genou ne me fait presque plus mal, je roule 1h, arrivé devant un tunnel interdit aux vélos, je commence à faire le détour montagneux de 10km, mais je me rend compte que la gêne au genou est revenue, avec la douleur en prime. Même si la douleur est supportable, je ne veux pas prendre de risque, redescente sans pédaler. Je prend le bus pour retourner à 
Førde. Là-bas, j'ose encore monter sur mon vélo pour faire les 2km me séparant de l'hôpital.

L'hôpital aura duré 7h au total. Je vous passe les détails (vie privée), mais en gros, je dois prendre 4 jours de repos, des anti-inflammatoires, le moins de marche possible et pas de vélo car il y a un risque de rupture de ligaments (plusieurs).
Et après? Quand ces quelques jours de repos seront passé, je pourrais reprendre une activité de marche normale, mais le médecin m'a clairement fait comprendre que je ne pourrais pas reprendre le voyage à vélo...

Dur retour à la réalité suite à ces jours de rêves.

Mercredi 16 juillet 2014 Førde
J'ai pris ma décision, je vais poursuivre le voyage...
En autostop et en bus.




Je suis dans le Førdemotell depuis hier sorti de l'hôpital car il était trop tard pour intégrer tout autre établissement, camping compris (et les conditions sont meilleures pour mon genou). 



Il me reste donc 3 jours pour faire le nécessaire: Je dois renvoyer mon vélo et une partie de mes bagages en Suisse et acheter un sac à dos dans lequel je mettrais ce que je garde avec moi pour la suite du voyage.
J'ai brièvement expliqué à mon "logeur" ce qui m'arrivait. Aujourd'hui il m'a fait une bonne surprise. Il a un contact dans l'entreprise de transport 
bring.no . Il m'a mis en contact avec un dénommé Per (en norvégien, ça sonne comme Pierre sans "e": prononcer Pire). Celui-ci a envoyé un mail à la centrale (Oslo) et je dois le rappeler demain pour lui demander le coût d'un tel envoi. Si je passe par son entreprise, je dois leur donner l'entreprise où j'ai acheté le vélo (soldsports), ce qui me rassure un peu sur la qualité de la prestation car eux réceptionneraient le colis, pourraient vérifier l'état du contenu avant de "valider" et payer l'envoi. Mes parents viendraient ensuite au magasin récupérer la machine et le matos.

Demain je vais aller à la poste et m'informer du coût d'envoi ainsi je choisirais le moins cher ou celui qui m'offre la meilleure assurance d'un vélo en un seul morceau à l'arrivée.
J'ai déjà trouvé un sac à dos mais je préfère attendre avant de l'acheter.

Voilà, chères et chers, les difficultés auxquelles je suis confronté aujourd'hui.
Cela fait partie du voyage. Je dois jouer avec fair-play, accepter une défaite sans pour autant m'avouer vaincu.


Je vous aime tous très fort. Dans ces moments durs, je pense à vous, à toi Leslie (bélier, force de caractère), Baltha, Basile, Manu, Kiran, tous les autres aussi... Vous me donnez l'envie et m'aidez à trouver la force de continuer.



Une musique, un souvenir et des gens qui me portent, tout ce dont j'ai besoin pour continuer.


Lâchez les commentaires ici!!!

Bergen - Førde, samedi 12 au lundi 14 juillet 2014, 893km 57h de vélo depuis Kristiansand

Vue depuis le pont de Nordhordlandsbrua

Samedi 12 juillet 2014 Bergen - Konglevoll 59,97km 4h05 de vélo
Il est 9h et des poussières, je suis dans l'auberge de jeunesse "Montana" à Bergen. Je prends mon petit déjeuner dans une grande salle commune avec vue sur la ville, c'est un buffet illimité, je mange donc deux gros bols de korn-flakes sucrés, huit tartines de diverses confitures et bois un chocolat chaud pour tasser le tout! Je prépare tout mon attirail et part me promener (avec mon vélo et tout mes bagages donc) dans Bergen. Je roule un moment derrière une cycliste genre coursière et stupeur! Elle ne brûle qu'un seul feu rouge et avec une infinie prudence alors que l'endroit est "ouvert" et la visibilité parfaite: elle s'arrête, regarde des deux côtés, regarde le feu, re-regarde des deux côtés, se penche encore un peu pour vérifier puis se décide enfin. Et tous les cyclistes sont comme ça ici! Il doit y avoir une bonne raison, peut-être une amende dissuasive? Ou le fait que les rues soient parfaitement aménagées pour eux les rend plus respectueux? Bref, cela me convainc de ne pas jouer les Fangio. Je poursuis ma promenade dans des arcades où j'achète diverses cartes postales que j'envoie "à qui de droit". Sur le coup de midi, je me mets en quête d'un manger et choisi de faire simple. Je suis sur les quais ultra-touristico-méga-chers et je choisi une assiette de pommes de terres et calamars frits qui me coûtent près de CHF 30.- assiette en carton à jeter comprise... . Mais cela me permet de rencontrer une familles d'allemands, de discuter un peu et de recevoir un cadeau inestimable pour le cycliste que je suis: un régime (un peu comme une grappe) de bananes. Je me mets donc en route avec la...

Je fais 50km tranquillement, à une moyenne de 15km/h, je me perds plusieurs fois, mais je commence à avoir l'habitude, disons que ça n'est plus un souci.
Pont de Nordhordlandsbrua reliant Bergen à Knarvik
Cascade se jetant dans la mer, à proximité de Dale
Je trouve un camping plutôt sympa, y installe ma tente etc. Je m'occupe ensuite de bichonner mon fidèle compagnon. Je nettoie mon vélo avec beaucoup d'application, sous l'oeil intéressé d'enfants. Je lui mets une goutte d'huile, règle la selle 1cm plus haut (1cm qui change tout) et part l'essayer 5 min, PARFAIT. J'écoute de la musique et un morceau me reste en tête car il me plait beaucoup:

Dimanche 13 juillet Konglevoll - Staurdal 72,65km 4h37 de vélo
Hier, j'ai oublié d'acheter mon petit déjeuner et repas du jour, je me contente donc d'une soupe d'avoine salée ce matin. Assez bonne journée, mais je peine sur des côtes vraiment pas incroyable. Il faut que je fasse plus attention à mon alimentation, car si la pâte d'amandes (Marsipan) est délicieuse et apporte de l'énergie, elle ne donne pas le reste des nutriments et minéraux dont mon corps a besoin pour avancer sur le long terme. Camping pépère, pendant que mes n...(devinez) refroidissent, je prépare la route pour les 5 prochains jours, en gros le Cap Ouest (Vestkapp), Alesund, la Route des Trolls, Molde, la Route de l'Atlantique etc.

Lundi 14 juillet Staurdal - Førde 83,48km 5h21 de vélo
Belle journée, route très agréable après avoir correctement remplis mon estomac et fait une petite sieste. À 15km avant Førde, je me prends une douche méga-forte avec tonnerre etc, qui se calme direct. C'est très impressionnant car il pleut sur 250m de route, je peux voir la limite entre route mouillée et route sèche sur 2-3m, il fallait que je sois dessous, bref. J'enlève ma veste et poursuis ma route. Mon genou droit me "tire" un petit peu depuis le début de mon voyage. Mais là, je sens nettement que quelque chose "lâche" comme un claquement de doigts, "SNAP"! Après ça, je fais 5km en sentant une légère douleur puis progressivement, celle-ci augmente et m'oblige à alléger la pression sur les pédale avec le côté droit. Je finis à Førde après une très belle descente et une légère inquiétude à propos de ma jambe. Je m'installe au camping (quotidien, tente etc, bref.).
Pour la suite de mon voyage

vendredi 11 juillet 2014

Kristiansand - Bergen, vendredi 4 au vendredi 11 juillet 2014, 655km 47h20 de vélo

Quand j'arrive à Kristiansand, il est passé minuit et la nuit commence à tomber (très lentement). Comme convenu, j'appelle Erlend, mon hôte de couchsurfing (wikipédia vous dira ce que c'est). En fait, il est venu me chercher en voiture, avec un porte-vélo, vraiment super sympa. Je suis arrivé chez lui et dodo direct.



Je vous décris très brièvement ces derniers jours.

Vendredi 4 juillet 2014, Kristiansand - Mandal 81,03km 4h30 de vélo
En suivant la North Cycle Road, je me perd plusieurs fois, au moment où je décide de suivre la route principale pour éviter de faire des détours imrpobables, je rencontre deux cyclistes allemands qui vont à Bergen, Mark et Ann-Katherine. Eux même se sont rencontrés quelques jours plus tôt. Les routes de cette première étape sont donc étroite et il y a peu de circulation, le tout en pleine nature avec un temps nuageux, pas de pluie, juste la bonne température. Je les suis jusqu'au camping de Mandal.

Samedi 5 juillet 2014, Mandal - Eiken 93,65km 6h de vélo
Ce matin quand je pars, vers 8h, les deux allemands dorment car c'est leur jour de break. Au bout de quelque kilomètres je quitte la North Cycle Road pour couper par le Nord, vers les montagnes. Ma carte prend l'eau et commence à se déchirer, tout comme mon moral.




Heureusement, la pluie s'arrête vers 14h et vers 18h je trouve un genre de camping en libre service: sur les rives d'un lac, éloigné de la route, avec des W.C. et des barbecues.

Dimanche 6 juillet 2014, Eiken - Solheim 95,44km 6h30 de vélo
Je commence directe par une montée. Le total sur la journée est d'environ 50km de grimpette avec un dénivelé d'environ 1500m d'altitude. Quand je me mets en quête d'un lieu ou dormir, il se met à pleuvoir très fort. Après quelques kilomètres, je trouve enfin un camping. Je me dépêche de monter ma tente alors qu'il continue de pleuvoir, mais beaucoup moins fort. Des nuées de moucherons ainsi que quelque moustiques me tournent autour, je suis encore en short. Quelque minutes après, je discute avec un campeur qui me montre ses bras, couverts de petits boutons rouge. "Merde! Ça n'étaient pas des moucherons que j'ai laissé se poser sur mes jambes..." Cela ne me gratte pas, tant mieux.

Lundi 7 juillet 2014, Solheim - Vatne 115,97km 7h20 de vélo
Je pars vers 11h du camping, sous une pluie très fine (crachin qui ne dure qu'environ 1h) et des nuées de moustiques. Je continue à grimper dans la montagne, il fait frais et j'ai un vent de face redoutable sur une dizaine de kilomètres. Peu après, le vent forcit et je suis en faux plat descendant. Ensuite, je peine à dépasser le 30km/h tellement il est fort, alors que la pente est maintenant comparable au Col de la Faucille. Comme un con, j'attends d'avoir vraiment froid pour m'habiller, je suis à 600m - 700m d'altitude, ce qui équivaut à un bon 2000m en Suisse. Il reste de la neige par endroits, et même de la glace. Il se met ensuite à pleuvoir de plus en plus fort, je vois les nuages gris s'accumuler devant moi dans la vallée, pile dans laquelle je me dirige. Cela sur 40km.



Quand j'arrive en bas, il s'arrête de pleuvoir, je gravit une autre montagne, équivalent à un Salève (Olteda à Hole) cela veut dire que je fais environ 1000m de dénivelé positif par jour. Là, le soleil apparaît et je prends un ferry, la vue est belle, j'hésite à me poser.



Le temps étant devenu vraiment beau et chaud, je continue sur 50km. Je rencontre deux Polonais allant au Cap Nord en autostop. Je les retrouve quelques 20km plus tard au camping. Nous nous échangeons des coins à visiter. Ce camping est bien situé, il fait beau, pas de moustique et le soleil ne se couche derrière une montagne qu'à 22h passé.

Mardi 8 juillet 2014, Vatne - Sand 79,40km 5h30 de vélo
Je pense que cette étape va être soft et pas trop longue. Je me trompe. Il fait très chaud (+30°C à l'ombre), le terrain est encore une fois vallonné, je monte et descend tout le temps. Pendant une longue montée avec beaucoup de tunnels, je réfléchis beaucoup à propos de la solitude (ça fera l'objet d'un futur article).



Le camping dans lequel j'arrive est miteux, géré par une très vieille femme, juste à côté d'une route principale, mais il ne coûte vraiment pas cher. NOK 50.- , ce qui fait un peu plus de CHF 8.- . Peu après avoir mangé, un orage éclate. Les piqûres des mini-moustiques de Solheim commencent à me gratter sérieusement. Il pleut toute la nuit mais cela ne me dérange pas. Au matin, c'est le soleil qui me réveille. Demain, ça fera une semaine que j'ai quitté Genève. "Déjà!?" Si le temps passe si vite dans la douleur, c'est que ça n'était pas assez horrible. Le pire est à venir, je me réjouis.

Mercredi 9 juillet 2014, Sand - Leirvik 97,87km 6h10 de vélo
Ce que les cartes montrent mais ne disent pas: je fais 70km pour prendre un ferry qui ne passe que le vendredi... Il me faudrait 1 jour entier pour rattraper ça. Je décide d'attendre un autre ferry qui passe 2h plus tard, m'amène sur une île (Borgundoy) que je devrais traverser en 1/2h pour chopper le ferry suivant. Problème, l'île en question fait 20km et comme d'habitude, est pleine de collines. Je traverse l'île en un peu plus d' 1h30 et prend donc le ferry suivant.



J'arrive dans les faubourgs de la petite ville de Leirvik et me perd. Il me faut 1h30 pour trouver le camping. J'y retrouve Mark, avec qui je discute un moment, il sera à Bergen demain alors que je prendrais mon break. Je suis au lit (après avoir monté tente, douche, mangé) à passé 1h30 du matin.

Jeudi 10 juillet 2014 BREAKING DAY Leirvik 5km 30min de vélo
Je reste à Leirvik, fais la grass' mat' jusqu'à 9h, je fais ma lessive, mes commissions et peu de glande dans la ville.

Vendredi 11 juillet 2014 Leirvik - Bergen 87,79km 5h50min de vélo
Pour une fois, la route est agréable, malgré la chaleur (+35°C à l'ombre). Cela fait 4 jours de beau temps, il faut profiter. Je suis dans un hôtel low cost à Bergen*, plein de bisous pour la famille, une surprise pour eux dans quelque temps...

Balang! Balang! Balang!
Drelin! Drelin! Drelin!
(Dédicace, et tu casses!)



En orange sur la carte: voyage en voiture 2013, les nuits sont marquées simplement (NUIT 3 etc.)
En vert sur la carte (en orange de Kristiansand à Mandal, ce fut une erreur déplorable, je m'en excuse), voyage en vélo cette année, les nuits sont marquées entourées de rouge (NUIT 3 etc.)
*ça n'est pas marqué sur la carte, mais c'est ma NUIT 10.

Voili voilou... La suite dans une semaine je pense.

jeudi 10 juillet 2014

Genève - Kristiansand (NOR)

Chères et cher,

Tout d'abord, sachez que j'écris un journal de bord. C'est de celui-ci que je tirerais le récit de mon voyage et comme je suis une vraie daube en informatique, les seules cartes que vous verrez seront les miennes que je prendrais en photo pour vous.


Mercredi 2 juillet 2014 15h25, dans le train vers Bâle.

C'était ici que le voyage commence, cela fait seulement 15 minutes que le train roule et déjà la solitude me noue la gorge. Alors je pense à ma dernière douche à Genève, douche tout ce qu'il y a de plus normale, jusqu'au shampoing. Pendant que je masse mon crâne, une pernicieuse goutte coule jusque dans mon œil. "Aïe ! Putain de merde de pute de chiasse !" "Argh !" Il me faut près de 15 minutes pour pouvoir ouvrir les yeux, malgré un rinçage intensif.
Et ce souvenir, quoi que douloureux, me fait marrer tout seul comme un con.

Plus tard, dans le train qui me mène au Danemark, je rencontre Simon Good. Un gars très sympa avec qui je passe un bon moment. Lui va à Stockholm, à l'European Cycle Messenger Championship, pendant que moi je vais "vers le Nord".
Le voyage se passe bien, jusqu'au moment où le train s'arrête. En fait, quelque kilomètre devant nous, quelqu'un a décidé d'en finir avec la vie... Du coup le train a 3h de retard. Je ne suis plus sûr d'avoir une correspondance, car je loupe mon train. Avec le vélo et les bagages, les changements prennent plus de temps et j'en manque deux autres. Résultat, au lieu d'arriver à 14h à Hirtshals, j'y arrive vers 18h (1ère photo), je rate donc mon ferry et n'ai pas de nouvelles de mon hôte à Kristiansand.
Finalement je prends un ferry à 21h, ce qui me fait arriver à minuit sur place, avec un magnifique coucher de soleil en prime.