jeudi 30 octobre 2014

Qu’est-ce que la Critical Mass ou Vélorution ?


Image libre de droits, merci B. pour ton travail.

En mai 2011, le Peuple genevois acceptait l'initiative 144 pour la mobilité douce. Celle-ci prévoit que l'État dresse un plan directeur de la mobilité et aménage dans un délais de 8 ans (2019) :
  • des pistes cyclables continues, directes et protégées du trafic motorisé ;
  • des stationnements vélos sécurisés et abrités des intempéries ;
  • des traversées piétonnes sûres ;
  • des carrefours conçus pour encourager la mobilité douce.
Vélorution Genève et l'ensemble des usagers de la route, motorisés ou non constatent que, plus de trois ans après son adoption, seul une petite partie des travaux exigés par l'initiative a été réalisée car aucun budget spécifique n'a encore été adopté par l'État pour mettre en œuvre la volonté populaire.

Voilà une des raisons concrètes qui poussent les cyclistes, skaters, rollers et autres adeptes de la mobilité douce à se réunir chaque dernier vendredi du mois pendant la Critical Mass.

La Masse Critique de Genève, plus couramment appelée « Critical Mass », est un rassemblement pacifique entre cyclistes, skateboarders, patineurs et autres pratiquants de la mobilité douce.
C'est un rassemblement spontané de personnes partageant une préoccupation commune, critique à l’égard de la place que l’automobile a prise en ville et plus globalement dans la société moderne. La Critical Mass promeut le cyclisme urbain, c’est-à-dire le cyclisme comme moyen de transport quotidien.

Bien que majoritairement composée de cycliste, la masse critique est une invitation à toute personne à utiliser la mobilité douce, ainsi les adeptes du patin à roulette ou du skate y sont les bienvenus. L’originalité est très appréciée lors des rassemblements, on y trouve des monocycles, des triporteurs, un vélo à deux étages et plus encore.
De plus, certains participants viennent déguisés, ce qui apporte à l’événement une amusante touche d'originalité. Les motivations des participants sont multiples mais la raison principale est la remise que question de la place de la mobilité motorisée individuelle dans le centre et l'hyper-centre des villes.
T.A.Z.

« Il semble que le terme "masse critique" vienne d'une observation du trafic routier en Chine, où sans feux de signalisation aux croisements, les cyclistes attendent d'être assez nombreux, de faire masse pour s'engager et traverser ensemble. » wikipédia

« Les voitures ne sont pas dans un bouchon, elles sont le bouchon. »
« Nous ne bloquons pas la circulation, nous sommes la circulation. »
Lors de la masse critique, le cortège fait tout pour laisser la voie libre aux TPG.

C'est un mouvement international, plus de 200 villes de par le monde ont leur critical mass, à l'instar de la ville de Houston (USA), dont je me suis inspiré pour les 13 commandements ci-dessus.

À Genève,
La prochaine Critical Mass aura lieu
le vendredi 27 juin 2016
18h00
Au Pont-des-Bergues (Île Rousseau)


lundi 13 octobre 2014

Le photographe



Camilo est originaire de Bogotá, en Colombie. Il a émigré en Suisse en 2007 par amour pour quelqu’un. Il a vécu par la suite deux ans à Lausanne, six mois à Sierre et vit depuis 2009 à Genève. Photo-journaliste de formation, il a poursuivi ses études durant 2 ans et demi à la Haute École d’Art et Design (HEAD).

Actuellement, il est barman et artiste photographe indépendant.
Camilo semble particulièrement intéressé par l’architecture des bâtiments. On peut observer sur sa page Flickr une palette intéressante d’immeubles abandonnés, de sites en construction, de bâtiment aux courbes contemporaines, ou de bâtisses recouvertes de graffitis et autres tags.
Une des collections de Camilo s’intitule “Le cliché de la Suisse, la carte postale”. On retrouve de magnifiques photos sur les paysages d’ici, mais également d’ailleurs en terre helvétique.

Camilo roule à vélo  car c’est un moyen très pratique pour se déplacer. Il trouve même que ce serait le meilleur moyen de transport en ville. Plus rapide que la voiture et les transports publics, le vélo permet de garder sa forme physique et de se maintenir en bonne santé.

À Genève, il aime la Place de Neuve et le Bâtiment des Forces Motrices.
Ces deux endroits grouillent de gens, bavardant allègrement dans un environnement mariant à merveille nature et construction humaine.
Question infrastructures cyclables, ses tronçons préférés sont la Route Suisse entre Genève et Versoix, pour la vitesse qu’on peut y prendre; la piste cyclable entre Baby-Plage et la Pallanterie, et enfin, le Pont Butin, qu’il adore descendre à toute vitesse.

Louis-Philippe Tessier

jeudi 9 octobre 2014

Le cycliste dans l'âme



Membre du comité de Pro Vélo Genève, responsable des animations depuis maintenant 3 ans, et mécanicien confirmé, Julien est réellement un cycliste dans l’âme.
Nous nous sommes rencontré la fin de semaine passée durant l’événement Plaine de Jeunes, à Plainpalais. Ce dernier a été organisé pour la première fois cette année et a regroupé une soixantaine d’associations destinées à faire bouger les enfants, les impliquer dans des activités amusantes et formatives.
Julien a participé aux activités à titre d’animateur. On peut voir à travers ses propos son fort intérêt pour rendre amusantes des activités formatives. “J’aimerais trouver plein de craies et les donner aux enfants pour qu’ils puissent dessiner partout. On ne peut pas leur interdire de le faire, donc pourquoi pas!”, me raconte-t-il.

La passion de Julien pour le vélo se reflète dans ses activités. Il adore racheter des vélos usagés et les modifier ensuite. Dans d’autres cas, il les monte lui-même. Récemment, il est tombé sur un vélo de course américain, qu’il a acheté pour 150 CHF. Pas cher pour un vieux rêve! Julien le baptise "Huffi", question de customiser davantage le vélo.

Lorsqu’il roule avec "Huffi", Julien peut calmer ses pensées, s’échapper par un mouvement qui l’hypnotise presque.
Ayant vécu toute sa vie dans le quartier des Acacias, Julien adore rouler le long de l’Arve et du Rhône, peut-être pour suivre l’occasionnelle lente cadence de ces rivières.
Mais par temps pluvieux, ces dernières se déchaînent. Tout comme elles, Julien aime également cette sensation de vitesse qu’il peut retrouver sur son vélo. Les itinéraires complets le long de celles-ci font en sorte qu’il peut se permettre parfois quelques excès.

Julien est fortement attaché aux espaces naturels. Le deuxième endroit où il aime rouler se trouve dans la campagne bernoise, où les gens vous saluent quand vous les croisez.
Cet intérêt pour la campagne l’a incité à développer le projet “Vélovoyage”, qui permet aux citadins et citadines de découvrir les producteurs/-trices de la région en se déplaçant à vélo. Pour cette initiative, Julien a reçu en 2012 le 1er prix d’entrepreneuriat durable du concours IDDEA.

En terminant notre entretien, je lui demande s’il a quelque chose à rajouter. “Ouais: chaque année c’est la même chose. Une chute, un vélo volé. Peut-être que ça me rend unique!”.
En tout cas, une chose est sûre, je vais toucher du bois pour que "Hutti" ne tombe pas sous deux autres pieds!

Louis-Philippe Tessier

Le barman



Johnattan est né à Metz (prononcer « messe ») en Lorraine, France, et a énormément voyagé.
En fait, jusqu’à l’âge de 23 ans, il n’avait jamais vécu plus de 6 mois au même endroit.
C’est à ce moment-là qu’il s’est installé à Genève et y est resté. Il en a profité pour multiplier les diplômes en menuiserie, à tel point qu’il pourrait être professeur.

Actuellement, il est le gérant et propriétaire du bar La Taverne de la République, lieu hétéroclite agréable où les cyclistes sont les bienvenus.  Jusqu’à il y a peu, il offrait une bière à qui venait en vélo ou engin à roulettes. L’endroit dispose d’une salle de concert en sous-sol qui accueille souvent groupes et DJ’s le samedi soir.
« Fais-y ce que tu veux, mais fais pas chier le barman! » C’est dit!

Il a appris à faire du vélo à 32 ans alors qu’il travaillait dans des bars. La fermeture étant après 2 heures du matin, il ne pouvait plus utiliser les transports publics. Il a découvert là un moyen de déplacement facile et rapide à utiliser en centre-ville: le vélo.
Il est tout de suite tombé amoureux des « customs bikes » , des beach cruisers pour être précis. Il fait maintenant partie d’un club, le Geneva Lake Cruiser Crew qui regroupe des passionné-e-s, modifiant leurs vélos dans une recherche stylistique et artistique vintage.

Depuis 7 mois, il utilise presque exclusivement son beach cruiser qu’il a fait modifier.
Son vélo possède maintenant un système d’assistance électrique, ce qui permet à Johnattan de tirer chaque semaine une remorque pour réapprovisionner son bar. Il fait ainsi plus de 90% de ses trajets professionnels en vélo.

Louis-Philippe Tessier

mardi 7 octobre 2014

La famille



C’est par pur hasard que j’ai rencontré José, sa copine et sa fille, lors de l’événement Plaine de Jeunes.
Après lui avoir présenté le projet, José n’a pas hésité à y participer.
Le déplacement vers le centre de la plaine de Plainpalais n’a pas réussi à réveiller sa fille, Olivia, qui dormait confortablement dans la remorque à vélo prévue pour elle. Cette jeune demoiselle "dorait" doucement au soleil, chanceuse! José possède la remorque depuis maintenant 14 mois et s’en sert pour chaque déplacement à vélo; celle-ci peut également être utilisée en marchant, pratique! Lorsqu’Olivia ne dort pas dans la remorque, elle roule sur son propre vélo. Oui, oui, à onze mois, elle en possède déjà un.

Originaire de Genève, José est garagiste, mais il utilise un vélo chaque jour pour se déplacer. Bricoleur de ses mains, il en a récemment monté deux: un pour lui et un pour sa copine, Sophie.

Louis-Philippe Tessier

Note du blogueur: Bravo au couple, continuez comme ça!

Les deux soeurs



J’ai rencontré Gwendoline la première fois dans le cadre d'un projet de cartons de sensibilisation destinés aux automobilistes stationnés sur les voies cyclables. À l’époque, Gwendoline et moi voulions réaliser des courts métrages impliquant des personnes voyageant quotidiennement à vélo et rencontrant différents obstacles durant leurs trajets. Malheureusement, nous n'avons pas concrétisé cette idée, mais qui sait, un jour peut-être?

Gwendoline est née à Genève et y habite depuis maintenant vingt-deux ans. Elle est actuellement étudiante en Géographie et Environnement à l’Université de Genève.
Pour elle, le vélo est le moyen de transport le plus adapté à son train de vie. Entre école et boulot, elle complète ses journées et ses semaines par diverses activités bénévoles.
Elle est notamment membre de Sea Shepherd, cette organisation qui cherche à protéger la biodiversité marine un peu partout sur le globe. L’une de leurs récentes campagnes s’est déroulée au large des îles Feroe, au Danemark, où des dauphins sont massacrés annuellement dans le cadre du Grindadrap, tradition ancestrale danoise.

Contrairement à sa sœur, Maéva ne fait pas d’activités bénévoles. Elle étudie les soins infirmiers à la Haute École de Santé de Genève et utilise régulièrement son vélo depuis maintenant un an. Celui-ci la met de bonne humeur le matin, mais lui procure également un très grand sentiment de liberté.
Les deux sœurs éprouvent un intérêt particulier pour les milieux aquatiques puisque l’endroit où elles préfèrent se promener est le bord du lac ou les berges du Rhône et de l’Arve.
C’est sur le Pont de la Machine que les deux sœurs ont voulu se faire photographier. C’est à cet endroit que la première machine hydraulique de Genève a été construite en 1709; elle donnera son nom au pont actuel.

Louis-Philippe Tessier

vendredi 3 octobre 2014

Charmante


Avide de trouver des cyclistes intéressés à participer à mon projet photographique, je me suis dit qu'il fallait que j'aille à leur rencontre! J’ai croisé Jenny sur le bord du lac au niveau du Jardin Anglais. Un joli sourire aux lèvres, l’air sympathique et énergique, elle accepte volontiers de poser pour la caméra avec comme arrière la Rade Genevoise. Ce décors, Jenny le voit souvent: elle adore rouler le long des berges, de voir cette grande étendue d’eau où volent une variété intéressante d’oiseaux.

Les trajets à vélo qu’elle effectue, et qu’elle apprécie grandement pour la sensation de liberté qu’ils procurent, lui permettent d’accomplir plusieurs tâches quotidiennes. Elle utilise entre autres son vélo pour se rendre à son lieu de travail où elle est employée en tant qu’Aide en soins et accompagnement de personnes âgées et de personnes atteintes d’Alzheimer.
Originaire des Andes, elle fait du vélo depuis qu’elle est toute petite. C’est peut-être la raison pour laquelle son fils et sa fille, aujourd’hui dans la vingtaine, ont commencé à rouler très tôt.

Jenny est remontée en selle pour l’an 2000, histoire de débuter le nouveau millénaire sur un bon coup de pédale!
Malheureusement, les voleurs de vélo ont frappé et Jenny s’en est fait voler plusieurs.
Aujourd’hui, elle préfère les vélos d'occasion. Cela ne l’a tout de même pas empêché d’ajouter deux paniers, histoire de transporter quelques bagages supplémentaires ou son très beau sac à main, qui se mariait à merveille avec sa robe de ce jour-là!

Louis-Philippe Tessier

jeudi 2 octobre 2014

Cyclo Festival Genève



Je vous rappelle cet événement pour les adeptes de la cyclophilie (ne pas confondre avec le BikePorn, interdit aux moins de 18 ans).
Il s'agit comme son titre l'indique, d'un festival de films sur le vélo et parfois dans un sens plus large sur la mobilité douce. N'importe qui peut envoyer son film à condition qu'il respecte les règles du festival, au plus tard le 17 octobre.
J'y ai présenté un court métrage co-signé avec mon pote de toujours, 


Balthazar Wyss.

Moi-même

Notre court métrage a été jugé triste alors que nous le pensions humoristique.
Qu'en pensez-vous? Lien VIMEO.

L’athlète



Florian est un jeune homme de 18 ans. Il habite Genève depuis qu’il est né. Il est présentement étudiant de deuxième année à l’École de Commerce et compte finir ses études pour ensuite lancer sa carrière professionnelle.
En dehors de ses études, Florian est un membre actif du Vélo Club de Lancy et du cadre cantonal genevois. Il s’est inscrit dans ces deux associations il y a quatre ans, principalement car il est quelqu’un qui aime la compétition. Il ne pourrait faire de sport sans qu’il n’y ait un aspect de compétition. Florian m’a expliqué que pour lui, il est important de pouvoir se fixer des objectifs et de les atteindre. Pour y arriver, il doit s’entraîner plusieurs heures par semaine.
C’est pourquoi il m’a amené au Vélodrome de Genève, où nous avons pris sa photo. Le vélo qu’il possède a été fabriqué par son frère. “Il m’appartient, je te jure!”, dit-il en riant.

Florian roule autant à vélo pour le côté compétition, que par pur plaisir. Pour lui, rouler à vélo est une manière de s’évader, de passer un moment seul avec lui même, de réfléchir sur l’état actuel des choses dans sa vie.
Dans ces moments-là, le vélo ne représente plus un sport; c’est un outil essentiel pour s'écarter un peu du rythme accéléré de la vie en ville. Il arrive cependant qu’il mêle l’utile à l’agréable en partant le matin pour aller s’entraîner. La campagne genevoise est son choix de prédilection, plus particulièrement du côté de Satigny: le paysage est magnifique et les routes également. C’est un de ses endroits préférés.

Un autre endroit, plus proche, qu’il apprécie grandement est la Vieille Ville de Genève. Son architecture et l’ambiance qui s’y dégage l’attirent énormément.
Florian a d’ailleurs participé au Grand Prix VTT qui se tient dans cette partie de la ville. L’an dernier, il est arrivé 2e dans la catégorie Juniors Hommes. Tout même un exploit!
En se quittant, Florian m’invite à le rejoindre les mercredis pour essayer la piste du Vélodrome. Pourquoi pas, tant qu’on ne fait pas la course! (note du blogueur: je peux venir ?)

Louis-Philippe Tessier

mercredi 1 octobre 2014

COUP DE GUEULE

Petit coup de gueule, loin de ma "plume" habituelle, je suis grippé, fatigué et énervé, je m'en excuse.

J'ai lu les commentaires de l'incident de Noirrac sur la TDG, bienvenue au moyen âge de la pétromobile. Il s'agit bien sûr d'une tranche donnée non représentative de la population Genevoise.
Mais je pense qu'il faudrait sinon organiser, au moins coordonner la cortège, faire passer un message pour que les jeunes couillons sachent pourquoi ils sont là. J'ai parlé avec certains d'entre eux qui disaient vouloir juste faire chier, preuve en est, ils étaient prêts à tout pour voir unconducteur de ferrari faire un drift, bien loin de l'esprit Critical Mass.
Il faudrait également imprimer des flyers un poil moins militants, pour que les arguments touchent les automobilistes sans les froisser, sinon ils se ferment comme des huitres et c'est mort pour passer un message positif.
Il y a bien des moyens de financer ces impressions peu coûteuses.
Je pense qu'une "supervision" de la part de Pro Velo Genève ne serait pas un luxe. Pas pour organiser, mais simplement nous démarquer des emmerdeurs.
Je n'ai pas suffisamment d'autorité et je ne veux PAS exercer une quelconque autorité sur quiconque, nous devrions êtres capables de nous comporter normalement 
Car nous ne sommes pas fondamentalement contre les automobilistes. Nous réclamons des pistes cyclables pensées, intégrées à un réseau complet sur le canton. Nous voulons également que la mobilité douce soit encouragée réellement, comme le peuple Genevois l'a demandé en mai 2011 avec l'initiative 144. Que l'État de Genève décide enfin du budget alloué aux pistes cyclables.
J'arrêterai de participer à la critical mass quand la ville ressemblera à Copenhague.
En attendant, je ne suis pas
"les cyclistes qui brûlent les stop et feux, roulent sur les trottoirs etc."
Je suis Julien, un gars qui se déplace dans 99% de ses déplacements en vélo et qui se sent bien seul sur les routes genevoises. Je respecte systématiquement le code de la route, je viens en aide aux cyclistes rencontrés sur le bord de la route pour des pépins mécaniques.
La vélorution, ça n'est pas la critical mass, ni l'inverse.
La vélorution, c'est comme une révolution, elle n'est rien sans la majorité du peuple. Pour que le peuple soit derrière nous, il faut lui montrer que nous sommes le peuple et que nous nous respectons mutuellement.

Alors la prochaine critical mass (qui tombe sur Halloween, vendredi 31 octobre) déguisez vous si vous pouvez et surtout, n'hésitez pas à gueuler sur les cyclo-skateu-connards qui pourrissent un idéal. Moi je le ferais, quitte à passer pour un vieux con.

mardi 30 septembre 2014

APPEL À TÉMOINS, comportement agressif 26 septembre 2014

Incident à la fin de la critical mass de Genève, un participant renversé par un automobiliste.
La victime a déposé plainte aujourd'hui et m'a demandé de faire un appel à témoins.
En effet, si la vidéo montre clairement les faits, il est important de pouvoir expliquer précisément ce qu'il s'est passé avant.

Le titre de la vidéo filmée par "Taz" est peut être un peu extrême, compte tenu des circonstances de l'incident. Mais celles-ci n'excusent en RIEN les risques qu'a fait prendre le conducteur aux participants.


Donc si vous étiez là, si vous connaissez quelqu'un qui y était, prenez contact avec le poste de police le plus proche, on recherche des témoins.

Mise à jour par l'article sur la Tribune de Genève.

La travailleuse

D’origine portugaise et anciennement étudiante en Neuropsychologie, Joana utilise une bicyclette depuis maintenant deux ans. Elle possède un vélo hybride usagé, auquel elle s’est grandement attachée. On peut clairement observer cet attachement par la manière dont le vélo a été modifié: panier avant pour le cadenas et autres objets légers, caisse à vin modifiée à l’arrière pour le matériel plus lourd, le tout agrémenté par divers autocollants et macarons.
Ces efforts de personnalisation permet d’entrevoir les intérêts de Joana.
Actuellement impliquée dans des projets sur les méthodes alternatives dans la recherche scientifique, elle a également fondé avec des collègues et ami-e-s l’Association Genevoise des Etudiant-e-s pour le Développement Durable (AGEDD) à l’Université de Genève. Si elle ne bricole pas durant ces heures libres, elle les passent à expérimenter en cuisine. Qui dit cuisine, dit marché. C’est dans un de ceux-ci que Joana a voulu être photographié.
Crédit photo: Louis-Philippe Tessier

Ayant plusieurs activités au courant de la journée et de la semaine, ce mode de transport lui permet de se déplacer rapidement entre deux destinations.
Bien qu’elle apprécie rouler en ville, elle croit que l’expérience pourrait être plus agréable si des infrastructures adéquates étaient aménagées. En effet, selon elle, le vélo est une façon de pouvoir se déplacer écologiquement et d’une manière saine.
Mais le manque de sécurité peut parfois rendre les trajets quelque peu difficiles. C’est entre autres pour cette raison qu’elle aime sortir des sentiers battus en allant se promener au bord du Lac Léman ou en campagne. Dans les deux cas, ces paysages sont ceux que Joana apprécie le plus. Seul regret: ne pas avoir un chien à promener lors de ses excursions, mais cela ne devrait plus tarder!

Source: 
Louis Philippe Tessier

lundi 29 septembre 2014

Projet Tessier: Qui sont les cyclistes genevois?

Né en 1990 à Buckingham, petit village Québécois, Louis-Philippe Tessier apprend à faire du vélo à 5 ans. Il commence à rouler régulièrement à l'âge de 19 ans, à Montréal, pour aller au travail et étudie 4 ans à l'Université. Il est maintenant étudiant à La Maîtrise en Sciences de l'Environnement à l'UNIGE et travaille sur son mémoire: L'étude du réseau cyclable genevois et la proposition de solutions en prenant exemple sur Copenhague.
Membre actif de Pro Vélo Genève, il circule à bicyclette car c'est un moyen de transport rapide qui lui apporte un sentiment de liberté.C'est un moyen économique, écologique et engagé contre les politiques "non durables de mobilité".
Ces endroits préférés pour faire du vélo: la champagne à proximité de Thonon, l'Avenue d'Aïre et les voies couvertes de St-Jean.


Il travaille depuis début 2014 sur un projet qui tend à dévoiler le visage du cycliste moyen. Son but est de faire tomber les préjugés de la part du public à propos des vélotaffeurs et autres gens adeptes de la Petite Reine pour leurs déplacements.

En effet, pour la plupart des gens, celui qui se rend au travail en vélo est soit un athlète de haut niveau, soit un fou qui brave la mort dans une ville saturée de totomobilistes hargneux et sans pitié (sans compter les aléas de la météo).
Selon Louis-P. , ces préjugés viennent d'une recette ancestrale, qui se transmet tel un cercle vicieux, ingrédients:
- 16 g d'ignorance
- une pincée de peur
- un soupçon d'inexpérience
Il nous propose donc une préparation toute simple, pour que la soupe ne soit pas trop amère.
Il faut ajouter "un bouillon à l'information et une Idée Originale Braisée".
C'est avec légèreté qu'il nous invite à découvrir le visage des cyclistes, leur monture et leurs habitudes.
Car nous ne sommes pas "des cyclistes". Nous sommes des personnes, avec du travail, des envies des rêves des opinions etc. Accessoirement, nous nous déplaçons à vélo, comme d'autres prennent le bus, la voitures ou leurs baskets et marchent.


Cette démarche permettrait à notre montréalais d'en apprendre plus sur les vélocipédistes, la raison pour laquelle ils utilisent ce moyen de transport et enfin, comment rêveraient-ils la ville de Genève?

Le passionné

Crédit photo: Aline Adler

Le passionné

Léonard, Fribourgeois d’origine, mais ayant vécu toute sa vie à Genève, travaille aux SIG depuis 4 ans dans le domaine des énergies renouvelables. Cela ne l’empêche pas d’être actif en dehors du boulot. Membre de Pro Vélo Genève, Léonard et moi avons déjà eu l’occasion de travailler ensemble lors d’une bourse à vélo organisé à Chênes-Bourg.
En plus de son implication dans le monde cycliste, Léonard participe activement à l’organisation d’activités culturelles, comme par exemple des Pecha Kucha (Genève). Ce type de présentations visent à présenter 20 diapositives en 6 minutes et 40 secondes, c’est-à-dire 20 secondes par diapositives. Ces événements, maintenant tenus dans plus de 700 villes dans le monde, cherchent à réunir des passionnés ou des professionnels en design, en architecture, en art et en
photographie.
Léonard est quant à lui un passionné de cette dernière  ce qui est une des raisons qui l’a poussé à coorganiser des soirées Pecha Kucha et à participer à mon projet photographique. Il habite présentement aux Paquis. Il a donc voulu se faire photographier à la Place de la Navigation, endroit convivial où l’on peut voir des enfants jouer au foot, des couples se  balader main dans la main, d’autres personnes assises sur les bancs, lisant ou discutant avec des amis de longue date.
Le dernier sujet que nous abordons est l’endroit qu’il préfère à Genève. Pour s’évader, il aime aller s’installer à la Jonction. Le décor naturel renforce très bien la tranquillité des lieux.
Mais Léonard aime également s’y rendre par de chaudes journées d’été pour pouvoir profiter autant des installations permettant de se baigner dans le Rhône, mais aussi pour socialiser un peu avec la multitude de personnes se rassemblant à cet endroit. Il s’y rend bien évidemment en vélo. “Je ne possède pas de permis de conduire”, me dit-il.
De toute façon, se déplacer à vélo est pour lui un plaisir puisque c’est un moyen facile à utiliser qui lui permet une grande flexibilité de mouvement. C’est également une façon de pouvoir diminuer son empreinte environnementale en ville, chose importante par les temps qui courent.
Louis-Philippe Tessier



Sources:
http://adcouv3rt.wordpress.com/2014/07/10/qui-sont-les-cyclistes-de-geneve/

http://adcouv3rt.wordpress.com/projets/les-cyclistes-de-geneve/?preview=true&preview_id=268&preview_nonce=daddd5a59c#jp-carousel-277

mercredi 13 août 2014

Sous les sapins, la plage !

Plus de retard que prévu dans l'écriture car je viens d'effacer 4 jours de notes sur cet article par erreur
(oui j'ai mal au cul mais bon). On se resitue, je posais donc le pied à Haparanda (Suède), hier.

Jeudi 31 juillet 2014 Haparanda BREAK
Je glande comme une merde sur l'ordi, toute la journée. Une grosse perte de temps.


Vendredi 1er août 2014 Haparanda - Luleå 143 km (jeune Findo-Suédois 141km, mes pieds 2km)
Alors que je pense rester un jour de plus pour gla.. me reposer, je ne prépare pas mon sac pour le check-out de 12h. À 14h30, le gérant est très surpris de me trouver encore dans ma chambre et me fait comprendre que je dois dégager avant 15h car quelqu'un a réservé la chambre.


Voilà à quoi ça devait ressembler quand il est entré, plus moi en caleçon vautré sur le lit.

Ahem... D'habitude je mets 45min pour faire mon package, là alors que j'étais sur le p.c. quand le gars est arrivé, je réussis à vider la chambre en 20min chrono. Je "drop the key" à 14h59 et pose le pieds dehors à l'heure pile. Et là grosse tarte dans la face, ça fait deux jours que je suis enfermé, le soleil me crame les rétines.


En route pour le stop, dédicace à Grimpunx, Haparanda.

Je fais mes commissions avant de trouver un bon spot pour 'stop. Choux blanc, 1h30 d'attente pour rien, je bouge, respectant mes règles de l'autostop et trouve un arrêt de bus où je ne reste que 15min.
Le gars qui me prend a mon âge. Il me demande de quel pays je viens (Switzerland) et me dit alors qu'il y est déjà allé. Il y était pour visiter le C.E.R.N. et le musée horloger de Patek-Philippe avec son école. Il a adoré Genève qu'il a trouvé magnifique, particulièrement le centre ville. Si agréable qu'il aimerait bien y retourner. Je lui dit alors que non seulement c'est la ville d'où je viens mais aussi que son musée est sur la commune où je vis, à 300m de chez moi. Je lui dis aussi que dès mon retour de voyage, l'appartement comptera une chambre libre destinée au couchsurfing et qu'il y sera bienvenu.
On va à Luleå chercher son pote à l'aéroport et j'en profite pour trouver des infos pour un camping proche et pas cher.




Je me retrouve une heure plus tard dans une confortable cabane, car les moustiques et l'orage me découragent de monter ma tente.


Samedi 2 août Luleå BREAK
Je reste au camping et glandouille tranquillement sur l'ordi, en début de soirée je tente un skype qui restera dans les annales avec J. et T. (je ne sais toujours pas ce qu'était l'arôme des nouilles...)



Dans ces moments, le couteau suisse est ton ami.

Dimanche 3 août Luleå - Byske 93km (Polyester Slalome Senior 15km, "pris pour sa femme" 26km, bus 49km, mes pieds 3km)
Réveil vers 10h, package (quotidien...) drop the key à 12h et go ! J'ai repéré une bretelle d'autoroute par satellite la veille, c'est donc là que je me dirige. Comme espéré, la bretelle est bien faite, y'a de la place et je suis visible. Je cuis là pendant 1h.
Une volvo rouge complètement délabrée s'arrête. Un sosie de S. Stallone est au volant 
mais ne parle pas anglais. Bien que mon instinct me dise de ne pas monter, que le fait qu'on ne puisse pas communiquer, je m'embarque à l'arrière pour 15km. La cuisson ardente du soleil a certainement cramé mon unique neurone. La voiture est en mauvais état, pue la pisse, le passagers avant et le conducteur pas mieux. Celui-ci a d'étranges soubresauts, secouant la voiture par la même. J'en sors vivant, mais largué au milieu d'une autoroute. Le gars étant épais comme un viking, l'équilibre de graisse et de muscle qui fait que tu lui cause gentil, je n'ose protester. Je le regarde repartir et disparaître avant de longer l'autoroute jusqu'à la prochaine bretelle.
Je trouve alors un arrêt de bus où j'attends des voitures qui tournent au rond-point mais ne vont jamais dans ma direction. Suis-je maudit? J'attend 2h et un bus s'arrête. Le gars me dit que le bus pour Byske passe dans 10min à ce même arrêt. 2h heures plus tard (je ne suis pas dans ce bus) je sonne à une maison pour demander quand arrive celui-ci. Dans une heure... Je me réinstalle donc dans mon abri et fais une sieste.
"BIIIP !" Pensant que c'est lui, je bondis avant même d'ouvrir les yeux. En fait il y a là une voiture au moteur coupé. Censé décoller dans 10min... hm je me tâte... je demande au conducteur s'il peut me me pousser quelque kilomètres.
Yess! Je pose mon sac dans le coffre puis m'installe dans le véhicule. Il ne démarre pas et semble attendre quelque chose, puis prend son natel et passe un court appel. Il me dit alors qu'il m'a pris pour sa femme, d'où le coup de klaxon quand je dormais. Celle-ci était à l'autre arrêt de bus. Le gars me pose 20min plus tard à la "BusStation" de Piteå où pour la modique somme de CHF 5.- j'ai un bus pour 50km.
Arrivé à Byske, je fais mes emplettes avant de marcher en direction du camping tout en me faisant une orgie de chocolat blanc (Lindt mousse). Dépassant une bordée de sapins, je ne trouve pas le camping mais une plage de sable fin, presque déserte. Continuant d'avancer, se dévoile peu-à-peu des maisons, puis des cabanes et enfin le fameux et recherché "Byske Havsbad" . J'y loue une cabane car bon marché et commence par m'effondrer sur le lit où je reste pendant 2h. Je lis ensuite pour ma Maturité en mangeant puis me douche et dodo tout nu dans un drap tout doux.



Lundi 4 août 2014 Byske BREAK
Je me réveille vers 10h, petit déjeune et bosse ma matu une vingtaine de minutes. Je fais mes comptes de cloture du mois de juillet et déménage ensuite vers l'espace tente, moins coûteux pour les prochains jours (car j'ai décidé de rester un peu). L'endroit est vraiment agréable, l'air est à 28°C avec un vent léger venant de la mer et l'eau à 20°C.
Après, je flâne un peu, fais mes comptes kilométriques et cartes puis me baigne 20 longues et agréables minutes avec mon short de tous les jours. Le temps de marcher jusqu'à ma tente et il est presque sec, sauf le derrière. J'opte donc pour la solution de facilité, la sieste ventrale sous tente.

Bienvenue chez moi.


Je m'achète ensuite une glace que je mange en me promenant sur la plage puis mange dans la salle commune du camping. Me vient une question intéressante. "Combien de kilomètres ai-je parcouru depuis mon départ?"

Pouce levé                    2'862km
Bicyclette                   903,95km
Mes pieds                         60km
bus&trains                    2'390km
ferries            [calcul ultérieur]km

TOTAL                    6215,95km
au 04.08.2014

Mardi 5 août 2014 Byske BREAK 1km à pieds
Je me lève tard, déjeune et glandouille.

Quand la confiture devient sculpture...

Je fais ma lessive et mange en même temps. "Quoi!?"
"Bah oui, machine à laver, héhééé..." Je la suspend et fait une sieste bien méritée pendant qu'elle sèche. Je fais ensuite des recherches sur les vélomobiles [article futur].
Je refais des comptes plus précis et me rend compte à quel point la Suède est bon marché. Ici, 6 nuits de camping (1 semaine) sous tente me coûte un peu moins de CHF 200.- nourriture et lessive comprise.
Je m'offre une nouvelle glace pour fêter ça.

En plus des habituelles voitures à pédales, voici ce qu'on peut louer ici.

Mon trip prend un air de vacances et j'aime ça.

Mercredi 6 août 2014 Byske BREAK 7km à pieds, ça use, ça use...
Hier soir, impossible de m'endormir avant 1-2h du matin, malgré la fatigue. Donc parmi les choses à faire aujourd'hui (lecture Matu, commissions, trouver une poste etc.), je pense que plusieurs sont compatible avec PLUS D'EXERCICE PHYSIQUE.
En me réveillant à 11h30, j'ai toute la journée devant moi. Je roule donc un sac plastique que je glisse dans ma poche et marche jusqu'à la forêt (y'en a partout).



Un moment, je vois que 3 moustiques me suivent, je tape un sprint sur 50m pour les semer et quand je regarde derrière moi, ces saloperies de putains d'intelligents bestiaux profitent de l'appel d'air pour me poursuivre. Je les feinte finalement en courant 5min face au vent, en zig-zag.



Je fais quelques photos dans une zone plus sèche et revient par un joli chemin.







Alors que la route apparaît devant moi, ma vigilance baisse et une "salope d'énorme pute de bitch-moustique" me pique le bras (plus c'est gros, moins ça use d’anesthésiant, débile). Je lui envoie une claque MA-GIS-TRA-LE. Elle en a payé le prix. La douleur qui se réveille pendant mes commissions est cuisante, je me demande si la main qui s'est violemment écrasée sur mon bras y est pour quelque chose...
En tout cas j'ai tout de suite un énorme bouton, sans gratter.
Le soir venu, je coupe des poivrons, aère les 4 côtelettes de porc et prépare le grill jetable que je viens d'acheter. Effectivement, il n'est bon qu'à jeter. Je respecte toutes les règles données et il s'éteint piteusement. Heureusement, un Norvégien costaud (M. Propre en bronzé) vole à mon secours en m'offrant le barbercue, charbon et allume-feu qu'un autre campeur avait laissé derrière lui quelques jours auparavant. 15 minutes plus tard, ma viande est sur le feu et "crie".



La chaise que j'ai trouvé près des poubelles, peu après. Petite mais confortable.

Elle crépite bruyamment, la graisse tombant dans le brasier lui fait cracher des flammes, mêlée aux poivrons l'odeur se répand, je me réjouis déjà. Lorsque le sang remonte à la surface, je la retourne "Hou, c'est chaud !" avec mon fidèle Swiss Army Knife. Je fais volontairement tomber quelques poivrons dans le feu, pour que la fumée embaume ma viande. Je retire enfin mon repas de la grille et laisse refroidir 3min mais ne peux attendre plus longtemps.
Assis par terre, je saisi ma viande par l'os, ça me brûle mais j'ai trop faim et je calme la douleur par le plaisir de bouffer comme un porc ce gras dégoulinant et caramélisé. Je suce les os bruyamment, faisant se retourner mes voisins. Tout cela, sans sel ni assaisonnement, rien que le goût pur de la viande rouge, le croustillant et l'arôme des poivrons.
J'en ai jusque dans les cheveux... Je me refais une beauté, puis melon et couteau en main, je me dirige vers M. Propre et sa smala pour un joyeux partage fruité, en remerciement pour le sauvetage. Nous discutons pendant 2h de kayaks, de parapente, de coutellerie adaptée au bushraft, de rando etc. Accessoirement, j'en ressort avec des piqûres de moustique sur le crâne, très agréable. J'inonde littéralement mon feu (sécurité) et je dors.

Jeudi 7 août 2014 Byske BREAK 5km à pieds
Je me réveille avec un immonde cauchemar, que je couche en 4 pages sur le papier. Après ça, je me recouche et me lève pour de bon à 13h30.
Je prend une bonne douche et j'écris mon journal de bord pour les deux jours précédents (c'est quand j'ai le plus de temps que je n'écris pas, logique).
Le tonnerre gronde vers 14h, en même temps qu'apparaissent de menaçants cumulonimbus, heureusement repoussés vers l'intérieur des terres par le doux vent du large.
J'envoie ensuite un sms à un ami car une idée germe dans mon esprit. Les rêves que je fais sont si prenants et imagés que j'ai envie de les faire illustrer par celui-ci. Il me rappelle plus tard et je lui raconte le rêve, avant d'aller au super-marché faire le plein de boustifaille. Je me couche d'ailleurs sans manger, pas faim. Paradoxe.

Vendredi 8 août Byske BREAK 10km à pieds
"Ha ! Encore un PUTAIN de rêve ! ! !"
Je me réveille à 9h30 et attaque l'écriture de ce rêve gigantesque vers 10h. Retenant ma faim et mon irrépressible envie de pisser (on reste humain), il me faut alors 4h pour poser 10 pages de ce songe merveilleux sur le papier, sans même détailler complètement le décors. Le but est simplement d'éviter que le souvenir s'échappe par le siphon du réveil.
Il est maintenant 14h10 et comme hier, le tonnerre se met à gronder, les nuages s'amoncellent alors que le soleil s'accroche aux sapins. Le vent du large est présent, comme hier.
Seulement, quelque chose dans l'air a changé et j'ai l'impression d'être le seul à le sentir. Je prépare donc tranquillement mon campement, rassemblant mes affaires sous l'abside et rangeant l'intérieur de ma tente pour éviter que les parois de la chambre ne touche la toile extérieur.
[La meilleur des tentes imperméables n'est jamais imperméable, c'est pourquoi les chambres sont séparées, mais si un sac appuyé rassemble les deux, l'eau s'infiltre...]
J'en profite pour vérifier que les ancrages de la tente n'ont pas bougé et retend la toile extérieur. J'observe alors une araignée faire la même chose avec la sienne. "Hmm, un signe de plus: l'orage approche." Je m'installe donc pour la sieste, moustiquaire fermée et tente ouverte.
Effectivement, 10 min plus tard, je suis réveillé par des "Ploc! Plocploc!" et je n'ai plus qu'à tendre le bras pour fermer la tente et hiberner un peu. Juste avant de fermer complètement, je regarde les gens s'agiter comme des fourmis pour sauver leurs biens de la flotte qui tombe maintenant comme versée d'un seau.
Je réalise que ce voyage me change profondément et me rend plus sensible à certaines choses, attentif au signes que la Nature me donne.
Je sors de mon lit juste quand la pluie s'arrête. Ma tente est donc "orage-proof", elle avait connu la pluie continue de Mandal (Norvège), mais ce n'était rien à côté de ce qui est tombé aujourd'hui (+vents violents). Certains voisins ont mal choisi leur emplacement et leur tente baigne dans 10cm d'eau, un peu comme le pauvre gars au camping de Førde. Je me demande quelle tête ils feront en rentrant ce soir.
Je ne soulignerais jamais assez à quel point l'emplacement est important. Vous pouvez avoir la tente bunker la plus épaisse, imperméable etc. Il suffit d'un trou minuscule pour que votre bivouac se transforme en enfer froid et humide. Un bon article ici pour vous conseiller: Bien installer son bivouac, auquel j'ajouterais, que si pour une raison qu'on ne peut expliquer, on n'aime pas un endroit qui a l'air idéal, se fier à son instinct et trouver un autre spot.
Revenons à nos moutons, il est 17h et des broutilles, me voilà marchant 10km sur un sentier forestier fort sympathique.



Je me prépare ensuite des "spagouzes", sans huile, sel ou beurre que j'égoutte en retournant la popote et maintenant son contenu à l'aide du couvercle.



Les pâtes sont toutes collées ensemble, mais je les aime nature et cela ne change en rien leur goût.
Bonne nui-ppétit!

Samedi 9 août 2014 Byske BREAK
Journée de glande totale et assumée (faire pipi, retour au lit, manger, retour au lit, ouvrir les yeux "ouh ce que c'est dur !" les refermer...).
Puis spagouzes pendant skype avec R. puis K. Je les salue au passage.

Dimanche 10 août 2014 Byske BREAK
Je me lève vers midi et fais une recherche sur les réchauds à bois faits main. J'essaye ensuite un prototype construit avant ces recherches:

Il s'avère dangereux en plus d'être inefficace.

Vous recevrez plus d'informations sur le groupe fessebouk Randonnée/Survie, car ici on est un poil plus axé sur le vélo, même si je suis en voyage et que je me retrouve à pattes et autostop...
Après cela, je me cuisine mes pâtes et excès de gourmandise, je pose un marshmallow sur une cuillère avant de le chauffer au campingaz. Je le laisse refroidir un moment et pensant que "c'est bon", je pose délicatement la cuillère sur ma langue qui fait alors: "PSSSHHHHH !!!" La brûlure cinglante est heureusement effacée par l'insensibilité, comme avec un thé trop chaud. Je me prends en photo pour constater les dégâts et me voilà déçu d'avoir fait une grimace pour un "rien" si douloureux au départ.

Mais non, c'est pas cette photo là.


Lundi 11 août 2014 Byske BREAK
N'ayant pas écrit dans le journal, je peux assurément dire que j'ai glandé.
En soirée, alors que je m'apprête à publier l’aïeul de l'article que vous lisez en ce moment même, une fausse manœuvre l'envoie
"ad pâtres".

"Raaaage !"

Je me remet donc à bosser dessus pour le publier le lendemain.

Lune de 3h du matin, c'est déjà l'aube.



Mardi 12 août 2014 Byske BREAK
Beaucoup de recherches approfondies, à la fois pour la matu et ces fameux vélomobiles, ainsi qu'un looong travail pour refaire ce que j'avais écrit du blog, 4 jours d'écriture "sauvés" par mon unique mémoire organique.
Je travaille dans la salle commune, où j'ai retiré mes chaussures pour m'assurer d'être tranquille. (Et ça marche!) Maintenant 22h44, il me reste 16min pour mettre les photos et ajuster la mise en page avant de me faire "jarter" par la sécurité du camping.




Ces trois photos montrent la route que j'ai suivi depuis le train de nuit (nuit 22) Trondheim - Bodø au Cap Nord, puis la descente vers le sud, Kárášjohka, puis disparition hors carte par la Finlande et Haparanda (Suède).

vendredi 1 août 2014

Arctic Circle

Lundi 28 juillet 2014 Nordkapp - Honningsvåg 45km (bus 25km de N. à H. , mes pieds ~20km d'allers-retours en ville)
Quand je me lève à 10h30, je suis frigorifié. Le brouillard est le plus insidieux des ennemis, il se faufile partout et humidifie tente, vêtements, sac de couchage. Je me fais offrir le thé du matin, en échange j'offre un brocoli et du miel. Le troc fait partie du voyage et facilite les contacts, surtout, jamais d'argent !
Et comme la nuit, même glaciale, porte conseil, je trouve un moyen d'acheter ce fameux pull. J'ai dans mon porte-monnaie des € oubliés. Me voilà réchauffé et bienheureux avec un trophée qui plus est. J'ai quelque couronnes avec lesquelles je m'achète deux pâtisseries en guise de petit-déjeuner. Je profite du site touristique pour être au chaud, prendre quelque photos.



Vise moi ce pull qui m'a tant coûté (pas seulement en argent).





Et surtout faire un peu de couture. Vous vous souvenez? Mon sac est entrain de lâcher...



Je dépense mes toutes dernières NOK pour le ticket de bus me menant à Honningsvåg. Sur le chemin, les paysages sont terribles !





L'ATM devrais me permettre de me pourvoir en cash là-bas. Arrivé sur place, 21 couronnes en poche (CHF 0.-35), l'ATM est vide. Je n'ai plus d'euro, mais une réserve de CHF 60.- . Malheureusement, personne ne peut me faire de change et je tourne en rond. Je découvre ça (je savais que ça existait, mais pas que ça se trouvait pour de vrai en magasin):



Pas mal crevé mais jamais abattu, je décide d'aller voir une usine désaffectée de plus près, comme solution de replis.



Malheureusement, inhabitable.
Je choisi donc l'option confort à moindre prix, avec toilettes mais sans chauffage, avec le risque d'expulsion en prime:



Installé entre deux travées, les touristes me regardent éberlués. J'ai avec l'un deux, un Chinois, une longue discussion, que ne peux vous retransmettre.
Au moment de m'endormir, je suis presque certain qu'un autre touriste m'a pris en photo, ça devait donner ça, mais avec moi sur la natte.



Mardi 29 juillet 2014 Honningsvåg - Kárášjohka 418km (vieux couple poisson avec Russe 70km, Kurt Cobain avec Russe 115km, deux racailles 8km, roux sympa 215km, mes pieds 10km)
Dur début de journée, ne me reste que du miel et de l'eau. L'ATM n'a pas été rempli pendant la nuit, je pars donc l'estomac vide et sans le sous. J'attends près d'une heure à la sortie d'Honningsvåg. Un gars chargé d'un sac arriver et fait aussi de l'autostop. C'est un Russe, il parle peu mais il est sympa. Quand je lui raconte mes mésaventures et surtout mon problème d'argent, il m'offre une boîte de thon pour la route.
Nous sommes pris en stop par des vieux qui ont un bac rempli de poisson dans le coffre. Ils nous posent près du camping où j'étais la veille d'arriver au Cap. Au bout de 2h d'attente, nous sommes repris par un barbu à long cheveux: "Kurt cobain", qui va à Tromsø en passant par Alta (mon stop).

Entre Honningsvåg et Alta.

Dans Alta, il fait un détour pour me permettre de retirer de l'argent. Comme je n'ai pas envie de les faire attendre (le Russe et Kurt), je retire, mais je ne m'achète pas à manger.
Ainsi, quand il me pose à la sortie de la ville, je me sens un peu con. J'attend un rien de temps et je suis posé sur une route si droite que lorsqu'on voit arriver une voiture, elle met en fait 5 minutes pour arriver à ta hauteur. J'y attend 2h le roux. Je voulais aller à Kautokeino, mais lui pars à l'Est dans quelque kilomètres et je ne me vois pas attendre, le soir, le long d'une route peu fréquentée alors que les moustiques sont partout (Eh oui, je suis en Laponie). Je décide donc de poursuivre avec lui. Très sympa, il m'attend devant la coop pendant que je vais m'acheter à manger, puis me dépose devant un motel.
Celui-ci est trop cher, je me dirige vers le camping en marchant à toute vitesse, pour ne pas me faire dévorer par les moustiques, nombreux et surtout énormes. Là, je décide de louer une cabane pour être tranquille et confort après ces dures journées. Je tue trois gros moustique DANS ma cabane, maintenant je peux dormir.



Mercredi 30 juillet 2014 Kárášjohka - Haparanda (Suède) 578km (gérant du camping 2km, Finlandais 574km, mes pieds, 2km)
Journée presque monotone, je me lève, prépare mes affaire et pars, déjeunant en marchant, un paquet de cookies à la main. Je demande conseil au gérant du camping, sur la route à suivre pour descendre vers le Sud en Autostop. Je rend ma clef et commence à autostopper. 5 minutes plus tard, c'est le gérant qui passe par là et me pose sur mon prochain spot, où j'attend 1/4 d'heure le Finlandais. (...obligé d'écourter car au moment où j'écris, il me reste 30min pour quitter les lieux.) Nous roulons des heures, dans un no man's land, il me dit qu'à l'Est comme à l'Ouest, là où nous passons, il n'y a rien sur plus de 300km. Wild Nature.
Et quand on arrive dans un bled, je comprend que je suis vraiment dans le trou des trous du culs du monde, avec ce panneau:



Sur la route, il accepte de s'arrêter 5min pour que je puisse prendre en photo officiellement mon passage du Cercle Polaire Arctique.



Quelque 200km plus tard, me voilà dans un motel, entrain d'écrire ces lignes, après qu'il m'aie déposé à la frontière entre la Finlande et la Suède.
(Ah oui, peu après Kárá... j'étais en Finlande du Nord, traversée d'un coup avec mon Finlandais donc.)