mercredi 13 août 2014

Sous les sapins, la plage !

Plus de retard que prévu dans l'écriture car je viens d'effacer 4 jours de notes sur cet article par erreur
(oui j'ai mal au cul mais bon). On se resitue, je posais donc le pied à Haparanda (Suède), hier.

Jeudi 31 juillet 2014 Haparanda BREAK
Je glande comme une merde sur l'ordi, toute la journée. Une grosse perte de temps.


Vendredi 1er août 2014 Haparanda - Luleå 143 km (jeune Findo-Suédois 141km, mes pieds 2km)
Alors que je pense rester un jour de plus pour gla.. me reposer, je ne prépare pas mon sac pour le check-out de 12h. À 14h30, le gérant est très surpris de me trouver encore dans ma chambre et me fait comprendre que je dois dégager avant 15h car quelqu'un a réservé la chambre.


Voilà à quoi ça devait ressembler quand il est entré, plus moi en caleçon vautré sur le lit.

Ahem... D'habitude je mets 45min pour faire mon package, là alors que j'étais sur le p.c. quand le gars est arrivé, je réussis à vider la chambre en 20min chrono. Je "drop the key" à 14h59 et pose le pieds dehors à l'heure pile. Et là grosse tarte dans la face, ça fait deux jours que je suis enfermé, le soleil me crame les rétines.


En route pour le stop, dédicace à Grimpunx, Haparanda.

Je fais mes commissions avant de trouver un bon spot pour 'stop. Choux blanc, 1h30 d'attente pour rien, je bouge, respectant mes règles de l'autostop et trouve un arrêt de bus où je ne reste que 15min.
Le gars qui me prend a mon âge. Il me demande de quel pays je viens (Switzerland) et me dit alors qu'il y est déjà allé. Il y était pour visiter le C.E.R.N. et le musée horloger de Patek-Philippe avec son école. Il a adoré Genève qu'il a trouvé magnifique, particulièrement le centre ville. Si agréable qu'il aimerait bien y retourner. Je lui dit alors que non seulement c'est la ville d'où je viens mais aussi que son musée est sur la commune où je vis, à 300m de chez moi. Je lui dis aussi que dès mon retour de voyage, l'appartement comptera une chambre libre destinée au couchsurfing et qu'il y sera bienvenu.
On va à Luleå chercher son pote à l'aéroport et j'en profite pour trouver des infos pour un camping proche et pas cher.




Je me retrouve une heure plus tard dans une confortable cabane, car les moustiques et l'orage me découragent de monter ma tente.


Samedi 2 août Luleå BREAK
Je reste au camping et glandouille tranquillement sur l'ordi, en début de soirée je tente un skype qui restera dans les annales avec J. et T. (je ne sais toujours pas ce qu'était l'arôme des nouilles...)



Dans ces moments, le couteau suisse est ton ami.

Dimanche 3 août Luleå - Byske 93km (Polyester Slalome Senior 15km, "pris pour sa femme" 26km, bus 49km, mes pieds 3km)
Réveil vers 10h, package (quotidien...) drop the key à 12h et go ! J'ai repéré une bretelle d'autoroute par satellite la veille, c'est donc là que je me dirige. Comme espéré, la bretelle est bien faite, y'a de la place et je suis visible. Je cuis là pendant 1h.
Une volvo rouge complètement délabrée s'arrête. Un sosie de S. Stallone est au volant 
mais ne parle pas anglais. Bien que mon instinct me dise de ne pas monter, que le fait qu'on ne puisse pas communiquer, je m'embarque à l'arrière pour 15km. La cuisson ardente du soleil a certainement cramé mon unique neurone. La voiture est en mauvais état, pue la pisse, le passagers avant et le conducteur pas mieux. Celui-ci a d'étranges soubresauts, secouant la voiture par la même. J'en sors vivant, mais largué au milieu d'une autoroute. Le gars étant épais comme un viking, l'équilibre de graisse et de muscle qui fait que tu lui cause gentil, je n'ose protester. Je le regarde repartir et disparaître avant de longer l'autoroute jusqu'à la prochaine bretelle.
Je trouve alors un arrêt de bus où j'attends des voitures qui tournent au rond-point mais ne vont jamais dans ma direction. Suis-je maudit? J'attend 2h et un bus s'arrête. Le gars me dit que le bus pour Byske passe dans 10min à ce même arrêt. 2h heures plus tard (je ne suis pas dans ce bus) je sonne à une maison pour demander quand arrive celui-ci. Dans une heure... Je me réinstalle donc dans mon abri et fais une sieste.
"BIIIP !" Pensant que c'est lui, je bondis avant même d'ouvrir les yeux. En fait il y a là une voiture au moteur coupé. Censé décoller dans 10min... hm je me tâte... je demande au conducteur s'il peut me me pousser quelque kilomètres.
Yess! Je pose mon sac dans le coffre puis m'installe dans le véhicule. Il ne démarre pas et semble attendre quelque chose, puis prend son natel et passe un court appel. Il me dit alors qu'il m'a pris pour sa femme, d'où le coup de klaxon quand je dormais. Celle-ci était à l'autre arrêt de bus. Le gars me pose 20min plus tard à la "BusStation" de Piteå où pour la modique somme de CHF 5.- j'ai un bus pour 50km.
Arrivé à Byske, je fais mes emplettes avant de marcher en direction du camping tout en me faisant une orgie de chocolat blanc (Lindt mousse). Dépassant une bordée de sapins, je ne trouve pas le camping mais une plage de sable fin, presque déserte. Continuant d'avancer, se dévoile peu-à-peu des maisons, puis des cabanes et enfin le fameux et recherché "Byske Havsbad" . J'y loue une cabane car bon marché et commence par m'effondrer sur le lit où je reste pendant 2h. Je lis ensuite pour ma Maturité en mangeant puis me douche et dodo tout nu dans un drap tout doux.



Lundi 4 août 2014 Byske BREAK
Je me réveille vers 10h, petit déjeune et bosse ma matu une vingtaine de minutes. Je fais mes comptes de cloture du mois de juillet et déménage ensuite vers l'espace tente, moins coûteux pour les prochains jours (car j'ai décidé de rester un peu). L'endroit est vraiment agréable, l'air est à 28°C avec un vent léger venant de la mer et l'eau à 20°C.
Après, je flâne un peu, fais mes comptes kilométriques et cartes puis me baigne 20 longues et agréables minutes avec mon short de tous les jours. Le temps de marcher jusqu'à ma tente et il est presque sec, sauf le derrière. J'opte donc pour la solution de facilité, la sieste ventrale sous tente.

Bienvenue chez moi.


Je m'achète ensuite une glace que je mange en me promenant sur la plage puis mange dans la salle commune du camping. Me vient une question intéressante. "Combien de kilomètres ai-je parcouru depuis mon départ?"

Pouce levé                    2'862km
Bicyclette                   903,95km
Mes pieds                         60km
bus&trains                    2'390km
ferries            [calcul ultérieur]km

TOTAL                    6215,95km
au 04.08.2014

Mardi 5 août 2014 Byske BREAK 1km à pieds
Je me lève tard, déjeune et glandouille.

Quand la confiture devient sculpture...

Je fais ma lessive et mange en même temps. "Quoi!?"
"Bah oui, machine à laver, héhééé..." Je la suspend et fait une sieste bien méritée pendant qu'elle sèche. Je fais ensuite des recherches sur les vélomobiles [article futur].
Je refais des comptes plus précis et me rend compte à quel point la Suède est bon marché. Ici, 6 nuits de camping (1 semaine) sous tente me coûte un peu moins de CHF 200.- nourriture et lessive comprise.
Je m'offre une nouvelle glace pour fêter ça.

En plus des habituelles voitures à pédales, voici ce qu'on peut louer ici.

Mon trip prend un air de vacances et j'aime ça.

Mercredi 6 août 2014 Byske BREAK 7km à pieds, ça use, ça use...
Hier soir, impossible de m'endormir avant 1-2h du matin, malgré la fatigue. Donc parmi les choses à faire aujourd'hui (lecture Matu, commissions, trouver une poste etc.), je pense que plusieurs sont compatible avec PLUS D'EXERCICE PHYSIQUE.
En me réveillant à 11h30, j'ai toute la journée devant moi. Je roule donc un sac plastique que je glisse dans ma poche et marche jusqu'à la forêt (y'en a partout).



Un moment, je vois que 3 moustiques me suivent, je tape un sprint sur 50m pour les semer et quand je regarde derrière moi, ces saloperies de putains d'intelligents bestiaux profitent de l'appel d'air pour me poursuivre. Je les feinte finalement en courant 5min face au vent, en zig-zag.



Je fais quelques photos dans une zone plus sèche et revient par un joli chemin.







Alors que la route apparaît devant moi, ma vigilance baisse et une "salope d'énorme pute de bitch-moustique" me pique le bras (plus c'est gros, moins ça use d’anesthésiant, débile). Je lui envoie une claque MA-GIS-TRA-LE. Elle en a payé le prix. La douleur qui se réveille pendant mes commissions est cuisante, je me demande si la main qui s'est violemment écrasée sur mon bras y est pour quelque chose...
En tout cas j'ai tout de suite un énorme bouton, sans gratter.
Le soir venu, je coupe des poivrons, aère les 4 côtelettes de porc et prépare le grill jetable que je viens d'acheter. Effectivement, il n'est bon qu'à jeter. Je respecte toutes les règles données et il s'éteint piteusement. Heureusement, un Norvégien costaud (M. Propre en bronzé) vole à mon secours en m'offrant le barbercue, charbon et allume-feu qu'un autre campeur avait laissé derrière lui quelques jours auparavant. 15 minutes plus tard, ma viande est sur le feu et "crie".



La chaise que j'ai trouvé près des poubelles, peu après. Petite mais confortable.

Elle crépite bruyamment, la graisse tombant dans le brasier lui fait cracher des flammes, mêlée aux poivrons l'odeur se répand, je me réjouis déjà. Lorsque le sang remonte à la surface, je la retourne "Hou, c'est chaud !" avec mon fidèle Swiss Army Knife. Je fais volontairement tomber quelques poivrons dans le feu, pour que la fumée embaume ma viande. Je retire enfin mon repas de la grille et laisse refroidir 3min mais ne peux attendre plus longtemps.
Assis par terre, je saisi ma viande par l'os, ça me brûle mais j'ai trop faim et je calme la douleur par le plaisir de bouffer comme un porc ce gras dégoulinant et caramélisé. Je suce les os bruyamment, faisant se retourner mes voisins. Tout cela, sans sel ni assaisonnement, rien que le goût pur de la viande rouge, le croustillant et l'arôme des poivrons.
J'en ai jusque dans les cheveux... Je me refais une beauté, puis melon et couteau en main, je me dirige vers M. Propre et sa smala pour un joyeux partage fruité, en remerciement pour le sauvetage. Nous discutons pendant 2h de kayaks, de parapente, de coutellerie adaptée au bushraft, de rando etc. Accessoirement, j'en ressort avec des piqûres de moustique sur le crâne, très agréable. J'inonde littéralement mon feu (sécurité) et je dors.

Jeudi 7 août 2014 Byske BREAK 5km à pieds
Je me réveille avec un immonde cauchemar, que je couche en 4 pages sur le papier. Après ça, je me recouche et me lève pour de bon à 13h30.
Je prend une bonne douche et j'écris mon journal de bord pour les deux jours précédents (c'est quand j'ai le plus de temps que je n'écris pas, logique).
Le tonnerre gronde vers 14h, en même temps qu'apparaissent de menaçants cumulonimbus, heureusement repoussés vers l'intérieur des terres par le doux vent du large.
J'envoie ensuite un sms à un ami car une idée germe dans mon esprit. Les rêves que je fais sont si prenants et imagés que j'ai envie de les faire illustrer par celui-ci. Il me rappelle plus tard et je lui raconte le rêve, avant d'aller au super-marché faire le plein de boustifaille. Je me couche d'ailleurs sans manger, pas faim. Paradoxe.

Vendredi 8 août Byske BREAK 10km à pieds
"Ha ! Encore un PUTAIN de rêve ! ! !"
Je me réveille à 9h30 et attaque l'écriture de ce rêve gigantesque vers 10h. Retenant ma faim et mon irrépressible envie de pisser (on reste humain), il me faut alors 4h pour poser 10 pages de ce songe merveilleux sur le papier, sans même détailler complètement le décors. Le but est simplement d'éviter que le souvenir s'échappe par le siphon du réveil.
Il est maintenant 14h10 et comme hier, le tonnerre se met à gronder, les nuages s'amoncellent alors que le soleil s'accroche aux sapins. Le vent du large est présent, comme hier.
Seulement, quelque chose dans l'air a changé et j'ai l'impression d'être le seul à le sentir. Je prépare donc tranquillement mon campement, rassemblant mes affaires sous l'abside et rangeant l'intérieur de ma tente pour éviter que les parois de la chambre ne touche la toile extérieur.
[La meilleur des tentes imperméables n'est jamais imperméable, c'est pourquoi les chambres sont séparées, mais si un sac appuyé rassemble les deux, l'eau s'infiltre...]
J'en profite pour vérifier que les ancrages de la tente n'ont pas bougé et retend la toile extérieur. J'observe alors une araignée faire la même chose avec la sienne. "Hmm, un signe de plus: l'orage approche." Je m'installe donc pour la sieste, moustiquaire fermée et tente ouverte.
Effectivement, 10 min plus tard, je suis réveillé par des "Ploc! Plocploc!" et je n'ai plus qu'à tendre le bras pour fermer la tente et hiberner un peu. Juste avant de fermer complètement, je regarde les gens s'agiter comme des fourmis pour sauver leurs biens de la flotte qui tombe maintenant comme versée d'un seau.
Je réalise que ce voyage me change profondément et me rend plus sensible à certaines choses, attentif au signes que la Nature me donne.
Je sors de mon lit juste quand la pluie s'arrête. Ma tente est donc "orage-proof", elle avait connu la pluie continue de Mandal (Norvège), mais ce n'était rien à côté de ce qui est tombé aujourd'hui (+vents violents). Certains voisins ont mal choisi leur emplacement et leur tente baigne dans 10cm d'eau, un peu comme le pauvre gars au camping de Førde. Je me demande quelle tête ils feront en rentrant ce soir.
Je ne soulignerais jamais assez à quel point l'emplacement est important. Vous pouvez avoir la tente bunker la plus épaisse, imperméable etc. Il suffit d'un trou minuscule pour que votre bivouac se transforme en enfer froid et humide. Un bon article ici pour vous conseiller: Bien installer son bivouac, auquel j'ajouterais, que si pour une raison qu'on ne peut expliquer, on n'aime pas un endroit qui a l'air idéal, se fier à son instinct et trouver un autre spot.
Revenons à nos moutons, il est 17h et des broutilles, me voilà marchant 10km sur un sentier forestier fort sympathique.



Je me prépare ensuite des "spagouzes", sans huile, sel ou beurre que j'égoutte en retournant la popote et maintenant son contenu à l'aide du couvercle.



Les pâtes sont toutes collées ensemble, mais je les aime nature et cela ne change en rien leur goût.
Bonne nui-ppétit!

Samedi 9 août 2014 Byske BREAK
Journée de glande totale et assumée (faire pipi, retour au lit, manger, retour au lit, ouvrir les yeux "ouh ce que c'est dur !" les refermer...).
Puis spagouzes pendant skype avec R. puis K. Je les salue au passage.

Dimanche 10 août 2014 Byske BREAK
Je me lève vers midi et fais une recherche sur les réchauds à bois faits main. J'essaye ensuite un prototype construit avant ces recherches:

Il s'avère dangereux en plus d'être inefficace.

Vous recevrez plus d'informations sur le groupe fessebouk Randonnée/Survie, car ici on est un poil plus axé sur le vélo, même si je suis en voyage et que je me retrouve à pattes et autostop...
Après cela, je me cuisine mes pâtes et excès de gourmandise, je pose un marshmallow sur une cuillère avant de le chauffer au campingaz. Je le laisse refroidir un moment et pensant que "c'est bon", je pose délicatement la cuillère sur ma langue qui fait alors: "PSSSHHHHH !!!" La brûlure cinglante est heureusement effacée par l'insensibilité, comme avec un thé trop chaud. Je me prends en photo pour constater les dégâts et me voilà déçu d'avoir fait une grimace pour un "rien" si douloureux au départ.

Mais non, c'est pas cette photo là.


Lundi 11 août 2014 Byske BREAK
N'ayant pas écrit dans le journal, je peux assurément dire que j'ai glandé.
En soirée, alors que je m'apprête à publier l’aïeul de l'article que vous lisez en ce moment même, une fausse manœuvre l'envoie
"ad pâtres".

"Raaaage !"

Je me remet donc à bosser dessus pour le publier le lendemain.

Lune de 3h du matin, c'est déjà l'aube.



Mardi 12 août 2014 Byske BREAK
Beaucoup de recherches approfondies, à la fois pour la matu et ces fameux vélomobiles, ainsi qu'un looong travail pour refaire ce que j'avais écrit du blog, 4 jours d'écriture "sauvés" par mon unique mémoire organique.
Je travaille dans la salle commune, où j'ai retiré mes chaussures pour m'assurer d'être tranquille. (Et ça marche!) Maintenant 22h44, il me reste 16min pour mettre les photos et ajuster la mise en page avant de me faire "jarter" par la sécurité du camping.




Ces trois photos montrent la route que j'ai suivi depuis le train de nuit (nuit 22) Trondheim - Bodø au Cap Nord, puis la descente vers le sud, Kárášjohka, puis disparition hors carte par la Finlande et Haparanda (Suède).

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